charrie qui charrie bien

Publié le par El Bambino

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Ouganda

Les 200 «principaux homosexuels» sur une liste

Un journal ougandais a publié mardi une liste de 200 personnes qu'il dit être homosexuelles, le lendemain de la promulgation d'une loi durcissant la répression de l'homosexualité dans ce pays d'Afrique de l'Est à majorité chrétienne. «Mis à nu!», titre en une le tabloïd Red Pepper, habitué des ragots sordides, de préférence sexuels. «Les deux 200 principaux homos d'Ouganda identifiés», écrit-il dessous, à côté de photos d'un responsable d'une association de défense des minorités sexuelles, d'un prêtre catholique, d'une rappeuse renommée et d'une militante connue de la cause gaie, lesbienne affichée. Parmi les noms cités — tous relativement connus en Ouganda - figurent quelques homosexuels affichés, mais la grande majorité — dont ceux de défenseurs de la cause homosexuelle - sont ceux de personnes n'ayant jamais fait part publiquement de leur préférence sexuelle. «La chasse aux sorcières médiatiques est de retour», a twitté Jacqueline Kasha, célèbre activiste de la cause homosexuelle en Ouganda, dont le nom avait été cité en octobre 2010 dans un autre tabloïd, Rolling Stone, qui avait publié les identités de 100 prétendus homosexuel(le)s sous le titre «Pendez-les». Jacqueline Kasha avait fait condamner le journal en portant plainte, au côté notamment de David Kato, figure de la cause homosexuelle en Ouganda lui aussi cité et assassiné à son domicile quelques mois plus tard. Lundi, le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi qui durcit la répression déjà sévère de l'homosexualité — passible de la prison à vie — en prohibant notamment la «promotion» de l'homosexualité et qui oblige à dénoncer quiconque s'affiche homosexuel(le). La promulgation de cette loi a suscité de sévères critiques de défenseurs de la cause homosexuelles ou des droits de l'Homme à travers le monde, ainsi que de nombreux partenaires occidentaux de l'Ouganda, dont certains ont commencé à annoncer la suspension de certaines aides au pays. Les observateurs craignent que cette nouvelle loi n'encourage le harcèlement et les violences dont sont déjà largement victimes les homosexuels en Ouganda, où l'homophobie est alimentée par les puissantes Églises évangéliques. Fin 2013, le Red Pepper avait déjà publié des photos d'un retraité britannique, Bernard Randall, le montrant ayant des relations homosexuelles, images privées tirées d'un ordinateur qui lui avait volé lors d'un cambriolage, entraînant l'inculpation de l'intéressé pour «trafic d'images obscènes». M. Randall a finalement été acquitté mi-janvier, mais expulsé d'Ouganda, car accusé de corrompre les moeurs de la jeunesse ougandaise. TANT QU’A CHARRIER,ALLONS Y Le sexe oral «transmet des vers» dit le président Selon le président ougandais Yoweri Museveni, la bouche sert uniquement à manger et embrasser, le sexe oral transmet des vers, quelque chose «ne va pas» chez les homosexuels, et l'homosexualité est suscitée par des «groupes» occidentaux. En signant lundi une loi durcissant la répression de l'homosexualité en Ouganda, M. Museveni, adepte des déclarations à l'emporte-pièces, a multiplié les opinions tranchées sur la sexualité et les mauvaises pratiques importées selon lui d'Occident. «Il y a quelque chose qui ne va vraiment pas chez vous», a-t-il lancé à l'adresse des homosexuels, après avoir signé cette loi controversée. «Je n'arrive toujours pas à comprendre, qu'on ne puisse pas être attiré par toutes ces superbes femmes et qu'on soit attiré par un homme», a-t-il expliqué devant la presse. Pour le président ougandais, chrétien évangélique à la piété affichée, on n'est pas «homosexuel par nature (...) mais par choix». Un choix souvent dicté selon lui par l'argent, de nombreux homosexuels étant «en réalité des mercenaires. Ce sont des hétérosexuels qui se disent homosexuels pour l'argent». «Aucune étude n'a montré qu'on peut être homosexuel de nature», a-t-il assuré,«oui, il y a quelques petites choses qui ne sont pas en ordre (chez certains homosexuels), mais si on n'est pas élevé ou encouragé en ce sens, on sera normal», a-t-il expliqué, expliquant avoir promulgué la loi car «la société peut faire quelque chose pour décourager les tendances». Selon lui, l'homosexualité en Ouganda "est provoquée par des groupes occidentaux arrogants et inconscients qui viennent dans nos écoles recruter des homosexuels, convertir à l'homosexualité et au lesbianisme". Outre l'homosexualité, l'Occident exporte aussi des pratiques aussi dangereuses, selon M. Museveni, que la fellation et le sexe oral en général, «pas sain» et source de MST. «La bouche sert à manger, pas pour le sexe. La bouche est conçue pour embrasser», a-t-il expliqué aux journalistes, «on connaît l'adresse du sexe, cette adresse (la bouche) n'est pas pour le sexe». «Vous posez la bouche là, vous récupérez des vers et ils entrent dans votre estomac parce que c'est la mauvaise adresse», a-t-il poursuivi. Défendant la nouvelle loi, qui interdit toute «promotion» de l'homosexualité et oblige à dénoncer quiconque affiche ouvertement son homosexualité, il a assuré qu'elle visait «ceux qui recrutent des gens normaux» pour des relations homosexuelles et ceux qui «sont recrutés pour des raisons intéressées, pour avoir de l'argent, les prostitués homosexuels». «Ces prostitués homosexuels doivent être punis, comme ceux qui les recrutent», a-t-il expliqué, de même que ceux qui «s'exhibent en tant qu'homosexuels, crient sur les toits qu'ils sont homosexuels». Et s'il a un temps refusé de promulguer la loi estimant injuste de punir ceux «nés homosexuels», le président a consulté des scientifiques «à l'étranger et en Ouganda» qui lui ont assuré qu'on n'est pas «naturellement homosexuel».

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